Rotary-Club St Peray-Tournon

 

Avril : Mois de la revue

 

  Dîner mixte au  siège   

mardi 16 avril 2013
 

 

 

Intervention de François Luiggi

 

 « Nous sommes honorés « nous » car je représente mon conseil d’administration puisque l’établissement médical de la Teppe est une association loi 1901, et je représente l’ensemble des résidents et de leurs familles que nous accueillons, que nous accompagnons dans leurs difficultés et l’ensemble du personnel mobilisé, personnel très très large dans les fonctions couvertes :

S’occuper des personnes en difficulté, personnes malades, "personnes handicapées", il faut des médecins, des neurologues, des psychiatres, des généralistes ; mais le cœur de notre métier est la psychiatrie et la neurologie et ensuite un éventail d’autres métiers puisque c’est une petite ville : on y est soigné, il y a des infirmiers, des kinésithérapeutes, des dentistes des orthophonistes, des ergothérapeutes, des éducateurs, mais on doit aussi pouvoir manger, il y a donc une cuisine, un service technique…

Ce qui me semble important de dire, c’est que c’est un établissement dans la Cité.

Car la Teppe s’inscrit dans l’histoire de Tain l’Hermitage depuis plus de 150 ans. C’est un établissement situé au Sud de Tain. Quand je suis arrivé il y a une dizaine d’années, je disais « je travaille à la campagne à 2 kilomètres de la ville de Tain ». Aujourd’hui je travaille à Tain : on voit donc le développement et l’avancée de l’urbanisation. A la Teppe, il nous reste néanmoins encore quelques terres.

150 ans d’histoire, c’est aussi un peu toute l’histoire de l’Assistance, du service à la personne dans notre pays sur ces deux derniers siècles.

1856 : il n’y a pas d’État Providence, pas de sécurité sociale, il y a des gens qui se mobilisent. A l’époque sur Tain, il y a la famille de Larnage, le comte Louis de Larnage qui résidait sur le site de l’actuelle mairie. Il y avait derrière une petite chapelle où l’on distribuait une potion. Chaque année, sur les coteaux de Tain, on ramassait une plante « Galium ou Gaillet» qui servait à faire le « grand remède ». Chaque année les gens venaient de loin, de très loin pour ce remède et il a d’ailleurs fallu prévoir un site pour les accueillir. Le « grand remède », c’était une décoction. Il y a eu des études faites dessus, mais on n’a pas trouvé les principes actifs. Le grand remède était utilisé pour soigner les corps, mais on soignait aussi les âmes, cela allait toujours de pair avec une procession et des prières.

En plus, il s’agissait de soigner une maladie très particulière, l’épilepsie, qui fait aussi appel à des choses de l’ordre du Sacré, on y voyait peut être une trace du mal, d’ailleurs des personnalités en avaient souffert comme Jules César.

150 ans d’histoire, c’est aussi l’évolution sociale de notre pays. Car après le temps des œuvres est venu le temps des congrégations, celle des sœurs de la Charité jusqu’en 1970, pendant un siècle donc. C’était une vie en autarcie, des gens mobilisés, et on venait à la Teppe dans un environnement asilaire, on y passait une partie de sa vie, on y était caché pour certains. Il y avait comme sur le Titanic des classes, des gens qui avaient les moyens de payer, d’autres non. Donc il y avait toute une organisation, plusieurs modes de financement. Les congrégations cherchaient les moyens les plus adaptés. On a des registres intéressants et on observe que pendant les deux guerres et surtout la seconde, on a une mortalité assez effroyable. Avec la vie en autarcie, il y avait des manques.

La Teppe a aussi pesé dans l’histoire politique locale, elle apparaissait comme un endroit qui déstabilisait souvent, qui faisait ou défaisait les mairies. Il y avait aussi des crispations autour de ça. C’est donc lié à toute l’histoire de la Cité.

Dans les années 70, après la guerre, il y a une explosion des lois sociales dans notre pays : on structure l’accompagnement des personnes malades, il y a des lois hospitalières, on accompagne les personnes handicapées, il y a des lois médico sociales, on professionnalise, on structure, on introduit de la norme. On commence à parler de qualité, on introduit des outils de management.

Le temps des congrégations est passé, on a fait place aux associations laïques. Et l’association Établissement médical de la Teppe est créée en 1970.

Aujourd’hui, on est une petite ville où travaille plus de 500 personnes et qui prennent en charge plus de 500 patients résidents : ils viennent sur des structures hospitalières comme l’hôpital de Romans, de Valence, la clinique Pasteur. On a 165 lits et places à la Teppe qui rentrent dans le périmètre hospitalier : des personnes qui n’ont pas vocation à rester à la Teppe, mais à y être soignées. Puis nous avons tout un éventail de prises en charge médico sociales des personnes âgées, handicapées. Parmi ces derniers, certains peuvent travailler dans le « centre d’aide par le travail, C.A.T », dans des entreprises adaptées. De l’autre côté, on a des handicaps très lourds et des personnes qui ont besoin d’un accompagnement dans leur vie quotidienne et où, là, il faut mobiliser des moyens importants. Alors, c’est là qu’intervient le rotary.

Et je suis là avant tout pour vous remercier, je vois que vous vous mobilisez pour nos résidents et je ne peux qu’avoir de la gratitude pour ça.

Il est vrai qu’on vit des moyens de la collectivité. C’est mieux que dans certains pays, moins bien que dans d’autres. C’est moins bien qu’il y a quelques années, mais c’est sans doute mieux que dans quelques temps. Il y a en effet une raréfaction des moyens de financement public, on a des budgets qui ne sont pas en évolution. On essaye d’être rigoureux en matière d’utilisation des fonds publics. 

Nos personnes les plus handicapées sont accueillies au sein d’une structure qu’on appelle, dans notre jargon, une « maison d’accueil spécialisée ». C’est simplement un lieu où vivent 39 personnes avec des problématiques très complexes d’handicaps lourds, des épilepsies extrêmement invalidantes. Ils ont besoin d’une aide pour tous les gestes de la vie quotidienne. Il y a des personnes handicapées de naissance et qui ont  grandi avec leur handicap. D’autres sont accidentés de la vie ; ils ont pris leur moto, leur voiture un matin pour aller travailler et ils ont eu un accident, un coma, une rééducation, un handicap très lourd. On a donc des drames humains, familiaux aussi car les familles sont présentes dans le temps.

On accompagne sur tous les gestes, ceux de besoins primaires : se lever, se laver, s’habiller, se nourrir… Mais la vie ne se résume pour eux et pour nous pas à ça. C’est là que vous intervenez avec ce beau projet. La Vie : on se rappelle de moments un peu magiques quand on va faire du vélo, pour certains quand on va monter à cheval, quand on va pouvoir aller se tremper dans l’eau, même si on ne peut pas nager, ou aller faire une randonnée dans le Vercors car des gens on réussit à construire des carrioles adaptées, tirées par des ânes, pouvoir faire des balades sur des traîneaux adaptés et tractés par des chiens.

Votre mobilisation, je l’espère, va pouvoir nous permettre d’aboutir à deux très beaux projets : d’une part un dispositif concernant des personnes handicapées, accompagnées par une professionnel, pour pouvoir faire du vélo : il y a des dispositifs très complexes, très adaptés, mais qui répondent bien à ça ; d’autre part il y a également un projet d’une selle de cheval pour personnes handicapées.

A côté des soins, on fait beaucoup d’activités sportives. Quand les jeunes arrivent chez nous, ils pensent que le vélo, la natation, le ski c’est interdit. En fait, en fonction du handicap, on essaye de faire en sorte que tout soit accessible à tout le monde et on est là surtout pour compenser leurs handicaps, rendre possible les choses avec l’énergie que mobilise le personnel au quotidien et puis grâce à des actions comme les vôtres.

Je vous remercie pour votre attention. »

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
Concert dans la Chapelle du Lycée Gabriel Faure de Tournon
Jeudi 23 mai 2013à 20h30

La musique virtuose du 19 ème siècle

interprétée par

Solange BONVALOT    Flûte traversiere
Christophe PETIT  pianiste
Carel HOOG  pianiste
 

   
 
 

 

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Dernière modification : 25 avril 2013