Michel Collet, RC
Vierzon Alliance et
son Pays
Exposé fait à
l'assemblée du
district 1720,
Saint-Amand-Montrond,
11 juin 2005
Notre président
international,
Carl-Wilhelm
Stenhammar, a mis le
thème de l'eau au
cœur des priorités
rotariennes.
Mais avant d'agir,
il faut en premier
lieu chercher à
appréhender la
question,
c'est-à-dire
connaître les
données, comprendre
les mécanismes et
répertorier les
besoins.
Sachant que les
océans couvrent les
4/5ème de la surface
du globe, l'eau est
l'élément le plus
répandu de notre
environnement.
Pourtant, cette eau
si commune, cette
simplicité apparente
cache bien des
complexités lorsque
l'on veut aborder la
réalité du terrain.
Pour la vie
terrestre en
générale, pour
l'activité humaine
en particulier,
seule l'eau douce
est à considérer
dans les réserves.
Voilà d'un coup, 97%
de l'eau régnant sur
terre évaporée des
comptes, mise au
rebut et devenue
inutilisable.
Gardons
précieusement les 3%
restant.
Malheureusement, là
aussi, il nous faut
encore céder du
terrain, une large
part de ce reste
n'est pas
exploitable. En
effet, il ne faut
pas espérer pomper
toute l'eau située à
plus d'un km de
profondeur sous
terre. Nous ne
pouvons, non plus,
imaginer faire
fondre toute l'eau
des glaciers formés
depuis des
millénaires, pour
certains depuis des
millions d'années.
La vraie part d'eau
douce que nous
devons partager avec
le reste de la vie
terrestre descend à
moins de 1% de l'eau
présente sur notre
planète.
Encore faut-il que
celle-ci soit
exploitable : les
services de
surveillance
sanitaire, les
écologistes, les
convaincus du
développement
durable perçoivent
cette eau disponible
avec la présence de
différentes
molécules chlorées,
azotées, y détectent
des nitrates ou
phosphates, des
pesticides, des
hydrocarbures, ou
même, relèvent des
métaux lourds. Si
cette invasion ne
change pas forcément
le goût, ni
l’aspect, elle
repousse quelque peu
l’emblème de pureté
cristalline, de
l’infinie
transparence, de
fraîcheur vivifiante
…
Aujourd’hui, les
biologistes
analysent avec
inquiétude la
présence de
bactéries, microbes
ou bacilles, issus
de rejets d’élevages
industriels ou
développés par de
mauvaises conditions
de conservation. Ils
y voient un bouillon
de culture, une
profusion de germes,
malheureusement
porteur de maladies
décimant les
populations les plus
démunies.
Si répandue et si
rare à la fois, si
naturelle et tant
souillée, l'eau
reste un symbole de
tout temps : au 7ème
siècle avant J.-C.,
Thalès, scientifique
complet, imprégné de
philosophie, dans sa
réflexion sur la
genèse du monde,
place sans conteste
l’eau sur la
première marche de
la construction de
ce monde. "L’eau,
dit-il, est
l’élément premier
car sans eau … il
n'y a pas de vie".
L’UNICEF, par sa
directrice générale
Carol Bellamy,
estime que "l’accès
à l’eau potable doit
être considéré comme
un droit
inaliénable, et non
comme un privilège".
La patrie des droits
de l’homme, le
Rotary et son
critère des quatre
questions se doit
doublement de
relever ce défi.
Quelques chiffres,
qui montrent la
désolation absolue
du manque d’eau pour
certains :
- 1,4 milliard de
personnes n’ont pas
accès à l’eau
potable,
- 7 millions de
personnes, dont 2
millions d’enfants
de moins de 5 ans,
meurent chaque année
de maladies liées à
l’eau insalubre
(plus de 5000
enfants par jour !).
Notre combat est
d’offrir de l’eau
salubre autant que
nous le pouvons.
C’est possible,
c’est facile, nous
le réaliserons.
Comment offrir l'eau
salubre ?
Ce sont les clubs
qui décideront
d’apporter leur
pierre à l’œuvre
commune. Les
instances
"générales", soit le
district, le Rotary
international, la
Fondation Rotary
seront le ciment de
vos actions, le
liant indispensable
à la construction
d’une œuvre
d’envergure.
Alors, quels sont
les domaines où les
clubs peuvent agir
efficacement, chacun
selon ses
possibilités, en
profitant de ses
spécificités, en
respectant ses
amitiés nouées au
cours de sa propre
histoire et en
fonction de ses
décisions ?
Les domaines sont
multiples, les idées
nombreuses.
Même s'il est
possible d'imaginer
des accords et
soutiens financiers
dans ce domaine, il
n'est évidemment pas
question de
"concurrencer" les
deux compagnies,
leaders mondiaux du
domaine de la
distribution d'eau,
française en
l'occurrence.
Nous avons
suffisamment de
terrains vierges,
inaccessibles aux
grosses structures
et pourtant
terriblement
démunis, où l'eau
propre est une
nécessité pour la
survie de
populations
disséminées.
Tout le monde pense
à l'Afrique,
subsaharienne en
particulier, mais
l'Asie réclame notre
attention et
l'Amérique du Sud a
des besoins
évidents.
En effet, la
désertification, la
sècheresse font
immédiatement songer
à la fourniture
d'eau, captage,
purification et
distribution.
Mais le thème de
l'eau offre un champ
plus vaste d'idées
pour l'action
salutaire.
Fournir de l'eau
propre pour que,
lors de son
utilisation, elle
devienne "usée" nous
engage à songer à
l'assainissement. De
merveilleuses
solutions de
filtration-purification
par culture végétale
spécifique sont en
cours de mise au
point finale. Il
devient ainsi
possible, non
seulement de fournir
l'eau de survie,
mais également de
traiter les rejets
d'eau, souvent
réservoir de
maladies
handicapantes pour
le moins,
malheureusement
souvent mortelles à
terme.
Ces solutions
modernes
d'assainissement
sont à l'échelle des
clubs, permettent de
traiter les
évacuations d'un
groupe de quelques
dizaines
d'individus.
Il y a aussi des
possibilité d'action
dans les domaines de
la formation :
envers les enfants,
pour les formateurs,
pour apprendre les
gestes sanitaires ou
la maintenance des
installations.
Pour revenir au
domaine de la
fourniture d'eau, un
projet original doit
retenir notre
attention : la pompe
immergée, en bois*.
Cette pompe est
adaptée à des puits
de 10 à 30m de
profondeur, ce qui
couvre une grande
partie des
ressources d’eau
potable terrestre,
même en milieu
désertique.
De plus, cette
pompe, dont 4 ont
déjà été installées
en avant-première,
est conçue pour être
fabriquée dans les
pays destinataires,
sans grand moyen
technologique.
Enfin, sa
maintenance ne
nécessite aucun
matériau sophistiqué
et peut être
réalisée par
l’utilisateur
lui-même.
Animée par éolienne,
elle s’installe où
se trouve l’eau,
sans contrainte
d’électricité ou
coût de carburant.
Elle fonctionne sous
faible vent et peut
alimenter en eau
potable plusieurs
dizaines de
familles, en eau
sanitaire une
dizaine de familles
ou un groupe de
personnes avec un
grand potager.
Pour les clubs
intéressés par cette
idée, trois cas
principaux se
distinguent
concrètement :
- les clubs qui ont
déjà lancé leurs
propres actions :
ils les réalisent en
informant le
district, afin que
leur démarche puisse
être comptabilisée
sur le thème,
- les clubs qui
n’ont pas de
programme précis,
mais qui sont en
relation avec des
pays pouvant avoir
des besoins (club
contact, relations
amicales ou autres
…) : je leur propose
une opération de
financement. S’ils
la retiennent, ils
se l’approprient
pour la réaliser. Le
district sera en
soutien, prêt à
faciliter leur
tâche, à fournir
tous les éléments
pour atteindre
l’objectif,
- puis, les clubs
qui n’ont ni
contacts
privilégiés, ni de
programme arrêté, ni
même la
disponibilité pour
porter de A à Z un
tel projet. Le
partage des tâches
peut alors
s’articuler selon le
découpage suivant :
. le district met à
leur disposition le
dossier complet
d’une pompe,
. le club, de son
côté, choisit la
destination et le
nombre de pompes
qu’il veut financer
par une action
locale,
. nous montons en
commun les dossiers
AIPM pour bénéficier
de l’effet de levier
de la Fondation
Rotary,
. la mise en place
des pompes est
réalisée par le
Rotary local des
pays choisis,
. enfin, le club
décide, ou non,
d’aller inaugurer
ses pompes…
Voilà ma
proposition, un
projet fiable, à
géométrie adaptable
à chacun, répondant
à l’appel du
président. Un
projet, éligible au
programme 3H et qui
peut s’associer avec
l’opération
"Reverdir le Sahel"
de Jacques Gasc.
Permettez-moi
d’ajouter que
fournir de l’eau à
des populations
démunies est un acte
salutaire qui,
véritablement,
apporte la Vie.
C’est aussi un acte
de Paix.
La guerre de l’eau
dit rarement son
nom, mais sachez que
261 réserves d’eau
douce dans le monde
sont partagées entre
plusieurs pays et
que 15 pays
dépendent
entièrement de pays
tiers pour leur
approvisionnement.
Alors, ami rotarien,
que fais-tu ?
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